Reese Parker

my life isn’t a game.
➤ Reese est né dans une famille plus que bancale. D’un père inconnu et d'une mère droguée qui a accouché dans un squat - selon ses dires -, il a subi le manque dès ses premières respirations dans le monde réel. Trop souvent abandonné dans un coin, il a passé ses premières jours à frôler sans cesse la mort et les états de choc. C’est le dealer de sa mère qui a fini par appeler les services sociaux, mortifié par l’état général du gamin. Comme quoi. On peut être une sacré raclure mais avoir un minimum de conscience.

➤ Il a donc grandi en se baladant de famille d'accueil en famille d'accueil. Certaines étaient relativement stable et honnête; notamment dans ses premières années de vies. Elles lui ont permis de calmer la douleur sinueuse qui lui vrillait le crâne et le ventre. Mais beaucoup d’autres n’ont fait qu'aggraver la situation déjà précaire du jeune garçon. Que ce soit de la violence physique ou psychologique, Parker en a vu de toutes les couleurs.

➤ Rien d’étonnant, donc, à ce qu’il commence lui-même à mal tourner. Mauvaises fréquentations, abandon scolaire, vol à la tire, il était la petite tête brûlée et tête à claque qu’aucun adulte n’arrivait à gérer. Si bien qu’après un vol de voiture qui a mal tourné à l’aube de ses quinze ans, il a fini en maison de redressement.

➤ Reese ne parle jamais de ce qu’il s’est passé là bas. Il refuse même d’y penser. Tout ce qu’on sait, c’est que c’est à la sortie de cet établissement qu’il a commencé la drogue et qu’il a sombré bien plus bas. Incapable de subvenir lui même à sa propre consommation, il a fini par vendre son corps pour pouvoir toucher sa dope. Si les premières passes se sont révélées cauchemardesques, il est aujourd'hui habitué au pire et ne ressent plus vraiment le dégout de ses débuts. Juste une très grande lassitude.

➤ Après une énième arrestation pour voie de faits - aka pisser sur une bagnole de police -, Reese s’est retrouvé enfermé dans une salle d'interrogatoire devant un vieux flic relativement proche de la retraite, Connors. La discussion aurait pu être houleuse devant la vindicte du jeune effronté, mais l’homme resta d’un calme olympien. Et bien loin de l’abandonner à son triste sort comme tout bon flic qu’avait connu Parker jusque là, Connors lui fit une promesse : "Garçon, tu vas te sortir du merdier dans lequel tu es entré ou je ne te laisserais pas le choix de le faire."

➤ Reese ne sut pas bien ce qui motivait Connors, mais il réussit son paris sur un coup de maître. Quelques mois plus tard, le sale gosse avait devant lui une photo de sa mère avec une toute jeune fille dans les bras. Et chose étonnante, sa mère semblait s’être sortie de son enfer. Paker flancha pour la première fois depuis trop longtemps. Elle avait réussi. Elle s’était reconstruite et semblait mener une vie de famille paisible, loin de lui. C’était douloureux, autant que s’était encourageant. Parce qu’elle avait réussi, là où Reese ne semblait qu’échouer.

➤ Aujourd’hui encore, il arrive à Parker de chuter à nouveau. De se replonger dans ses faiblesses les plus obscures, mais il tient bon. Autant qu’il le peut en tout cas. Il a une nouvelle motivation. Il veut pouvoir prouver à Connors et à sa mère qu’il vaut mieux que les méandres dans lesquelles il s’est enfoncé. Il veut rencontrer sa petite soeur, apprendre à la connaitre, et peut être, un jour, devenir un grand frère acceptable. Aujourd’hui, surtout, il continue de donner des informations à Connors dès qu’il en obtient. Une balance. Un indic. Tout pour avoir la sensation de servir au moins à quelque chose.