Dmitri - Une boussole indique toujours le nord

¤ Fils d'un diplomate russe et d'une institutrice, Dmitri a beaucoup voyagé dans son enfance. Enfant curieux et observateur, il a su tirer le meilleur parti de ce qu'on lui a donné : il parle russe, anglais et espagnol. Il a une petite sœur, Elena.
¤ L'enfant modèle est vite devenu un adolescent indiscipliné. Le cliché voudrait que l'on parle d'un manque d'amour, d'une rivalité entre frère et sœur, il n'en est rien : Dmitri a grandi entouré d'amour et auréolé du statut de frère modèle aux yeux de sa petite sœur.
¤ Enfant de diplomate, il a toujours eu un statut particulier qui lui permettait bien des frasques. Là où d'autres auraient eu des ennuis, l'adolescent s'en tirait avec une tape sur les doigts. Ce qui l'encourageait souvent à recommencer. Des bêtises de gosse, rien de plus.

¤ Entre ses 14 et ses 16 ans, Dmitri a été envoyé dans une école privée de Moscou : il l'a pris comme une trahison personnelle, mais aussi comme une punition claire et s'est promis de moins faire parler de lui.
¤ La veille de ses 17 ans, il a rejoint ses parents et sa sœur à New York et n'en a plus jamais bougé. Tout auréolé d'un repentir et d'une promesse oubliés à la seconde où il l'a formulé, il a intégré la faculté de droit de Columbia grâce à l'argent de Papa plus que grâce à son dossier scolaire (pourtant pas si mauvais, si on oublie le côté discipline).
¤ Il y restera quelques années, le temps de décrocher un diplôme d'avocat qui, s'il lui ouvre des portes, ne lui annonce pas un avenir assez fun à son goût.

¤ Son père démissionne et trouve un boulot comme avocat d'affaires, en partenariat avec un gros cabinet. La famille Selikhov s'installe pour de bon à New York, dans un loft cossu de Manhattan. L'aîné est invité à intégrer le même cabinet : refus net.
¤ Dmitri, tout juste diplômé, ne sait pas vraiment ce qu'il veut faire de son avenir. Il boit, un peu, fait la fête, beaucoup sans doute, profite de sa jeunesse sous le regard agacé de ses parents, admiratif de sa petite sœur. Il fait des rencontres, aussi, prend quelques contacts, couche à droite et à gauche, dépense son argent (enfin, celui de papa…). Il mène une vie brillante de gosse de riche présomptueux et arrogant, et cela lui convient bien, plus que d'être un quelconque avocat.

¤ Un jour, la coucherie de trop sans doute : la sœur du fiancé d'Elena, Sara. Leur relation dure quelques semaines, en pointillés, avec de nombreuses disputes, loin du bonheur sans nuages de sa sœur et son fiancé. Ils finiront par se séparer, en mauvais termes, quelques jours avant le mariage de sa sœur. Et tout s'écroule.

¤ Dmitri décide de fêter son nouveau statut de célibataire, Sara elle n'est pas d'accord. Ils se disputent, se réconcilient, partent fêter ça en discothèque… elle avale trop de cachets, et c'est l'overdose. Dmitri, lui, a fini la soirée ailleurs. Le coup de massue est immense pour tout le monde : le fiancé de sa sœur rompt les fiançailles, son père se retrouve licencié du jour au lendemain, persona non grata dans les autres cabinets d'avocats : le nom de Selikhov est traîné dans la boue, les rumeurs s'affolent, la justice s'en mêle. Dmitri sera blanchi, pourtant : il n'y a rien à lui reprocher, sur le plan légal. Sur le plan moral, c'est autre chose.

¤ Sa mère fait une dépression, sa sœur ne veut plus lui adresser la parole, son père se retrouve sans emploi : chacun le fait culpabiliser, on lui reproche son insensibilité, d'avoir "laissé tomber la famille". Les reproches pleuvent et, toujours sanguin, Dmitri finit par se laisser emporter par la colère et par frapper son père. C'est l'action de trop, le stress de trop, sans doute aussi. Il prend ses affaires et part, décider à tirer un trait sur cette famille bien trop envahissante, qui lui reproche quelque chose dont il ne se sent pas coupable : est-ce de sa faute, si les gens prennent des décisions stupides ?

¤ C'est auprès du gang de North Bronx qu'il se refugiera, qu'il côtoie, parfois, à force d'acheter des drogues en tout genre. L'acheteur des armes du gang voit quelque chose en lui et le prend sous son aile, de transactions en transactions, Dmitri apprend le métier. Et il se révèle doué, son charme faisant des miracles quand la force brute ne convient pas, son bagoût et sa connaissance des lois parlant en sa faveur. Etre "Zeb", c'est franchement plus facile que d'être Dmitri. Ambitieux, il grimpe les échelons vite, trop vite peut-être et quand l'ancien acheteur se fait tuer, cela semble naturel à chacun de lui confier le job.

¤ Ses parents repartent à Moscou, sa soeur demeure à New York. Qu'elle se soit rabiboché, ou non, avec son fiancé ne lui importe guère : Dmitri reste marqué par sa brusque perte de prestige, et sait qu'au moins, à son poste actuel, on ne l'oubliera pas aussi facilement.

¤ Il prend le surnom de Zeb, en référence à l'incompréhension de la pointe d'accent russe qui lui reste, et à la prononciation de son nom de famille : c'est concis, compréhensible et, au moins, cela ne l'incrimine en rien quand ce nom surgit lors d'une transaction.

¤ Il a prouvé, depuis son arrivée, sa loyauté envers le gang et continuera à le faire sans hésiter. Il a appris aussi à se faire respecter, parfois à la force des poings, et reste conscient que son statut de citoyen russo-américain ne joue pas forcément en sa faveur, et qu'il lui faut continuer de faire ses preuves : leur boss récompense peut-être la loyauté, il n'apprécie pas pour autant les inutiles.