(ALESSIO) — une soirée de plus, peut-être un cauchemar en moins.

J’ai réussi à me faufiler chez mon père pour prendre une douche parce que ma pote qui m’héberge a décidé que je faisais trop de conneries et qu’elle prenait trop de risques à voir, un jour, débarquer les flics chez elle a cause de moi. Du coup, je suis de nouveau à la rue. Mon père est loin d’être con, il sait bien que je reviens des fois. Alors pour être certain que j’ai toujours un toit, il laisse jour et nuit une fenêtre entre ouverte à l’arrière de sa maison. Beaucoup trop gentil avec moi… Même si a de nombreuses reprises ça m’arrange bien, je ne sais pas comment il fait pour me supporter encore. Comment je fais d’ailleurs, moi ? Aucune idée.

Quand je sors de la douche, j’arrête de bouger à chaque fois qu’il me semble entendre un bruit. Je me fige, arrête de respirer et m’assurer qu’il n’y ai bien personne avant de presser le pas de nouveau pour vite ressortir de cette maison ou j’ai pourtant grandit, où, il faut un temps, je répétais à mon père que jamais je ne voudrais partir d’ici parce que j’étais trop bien ici. Aujourd’hui, je fais tout pour ne pas croiser mon père, quelle ironie.

Je suis beaucoup plus sereine une fois que je suis à nouveau dehors, capuche sur la tête, je m’empresse de sortir de la rue et fonce direction le quartier nord. On m’a parlé à de nombreuses reprises d’une fête qui allait s’y dérouler et j’ai bien l’intention de m’y incruster. C’est ce que je fais à chaque fête et ça m’a toujours plutôt bien réussi. Je sais déjà que l’alcool coulera à flot même si le quartier nord et le quartier sud sont des quartiers que j’évite à cause des gangs. Même si je sais que je bousille ma vie, je tiens pas non plus à mourir. Je pourrais pas faire vivre ça à mes parents. Autant aux génériques qu’aux adoptifs. Mais ce soir, la fête est ici, alors je serais ici.

Quand je passe la porte de cette appartement délabré, la musique me donne déjà envie de danser. D’après, boire un verre ou deux. Je me dirige alors à la cuisine et fouille pour trouver une bouteille d’alcool. Ceci fait, je l’ouvre et boit une première grande gorgée avant de retirer mon sweat pour laisser apparaître le décolleté de ma robe. Je rejoint les fêtards au salon et je me déhanche sans attendre, buvant au goulot en même temps. Encore quelques minutes et les fauves ne tarderont plus à arriver, je sais que bientôt, ils viendront se coller à moi et ne demanderont qu’une chose avec moi.

@alessio lewis