Avec le canon d'un flingue entre les dents, on ne prononce que les voyelles. • Drax

Quartier défavorisé, pauvreté et misère était mon quotidien. Maternelle maltraitée par le géniteur avant de s’en prendre à moi. À plusieurs reprises, les coups tombaient gratuitement, sans que je ne bronche, pire ça allait être. La fois de trop, celle où il ne s’est pas arrêté, celle qui a plongée ma mère dans un sommeil d’un mois. Un putain de long mois, sans le seul repère que j’avais dans ma chienne de vie. Car ouais, à sept ans, j’en avais déjà vu pas mal pour ma petite taille. Traînant plus dans la rue qu’à la maison, je faisais tout pour retarder mon arrivée dans l’arène de l’enfer. Un enfer du quotidien, jusqu’à ce fameux jour d’anniversaire. Mes huit années de débauche soufflées, j’avais fais un vœux, comme ce voulait cette grotesque tradition. Coïncidence ou pas, ce connard n’a plus jamais foutu un pied dans la baraque depuis que la fumée des bougies s’étaient évaporées dans l’air.

Manque de fric, de revenus, ma mère se débrouillait avec ses deux jobs qui lui prenait tout son temps. Délaissée sans le vouloir, mon entrée dans l’adolescence fut légèrement catastrophique. Décrochage scolaire, première clope à l’âge de douze ans, premier joint à l’âge de treize ans. Trop précipité, précocité, l’alcool venait s’ajouter. Mère beaucoup trop absente pour remarquer mes déboires de jeune fils. Plus tard, ce ne fut pas mieux. J’étais toujours fourré avec les mauvaises fréquentations, trafic au lycée, à des Party ou dans la rue, me faisant un peu de fric pour aider la daronne à payer les factures. J’ai jamais vraiment fais d’excès, j’fume pour me retourner, j’vend pour survivre.

Trop bien trop con, attaché à cette fille, celle qui doucement m’attirait dans ses griffes. J’étais bien trop faible à l’époque, j’aurais pu faire n’importe quoi pour elle après quelques années ensemble. Avant qu’elle ne prenne la fuite, disparaissant de la surface de la terre. Aucune idée ce que qui lui est arrivé, elle est peut-être encore en vie, peut-être pas. Premier amour et dernier que je m’étais promis. Les femmes, je ne les comprendrais jamais, à par nous attirer dans leur filets et comme des con, on fonce dans la gueule du loup. Vingt ans, première année dans le gang, ceux que je considère beaucoup trop, la famille que je n’ai jamais eu. Les quartiers n’étaient pas très rassurant pour ceux qui ne mettaient jamais les pieds dans l’sud. Quartier que je connaissais comme ma poche et qui m’a vue grandir. Pas d’grande place, pas de grade supérieur, je vendais simplement les merdes qu’ils me refilaient en restant impliqués à la filière. C’est pas vraiment un avenir comme celui-là qu’espérait ma mère pour moi, la peur au ventre qu’un putain de flic lui annoncerait que son fils est mort dans une guerre de gang par téléphone.

Le seul échappatoire que j’avais, c’était le sport. Les combats de rue auxquels j’avais pu participer m’avait bien arrondit les fins de mois. Y prenant de plus en plus goût pour ce sport de rue, j’y allait régulièrement afin d’en avoir un peu plus dans l’porte monnaie. Me voilà aujourd’hui, au coin d’une rue minable à récupérer les billets degueulasse d’un mec qui devait absolument déconnecter ses neurones, contre un pochon de cristaux.