(camden) hey mister policeman ♪

my life isn’t a game.
Depuis plusieurs générations, les Fincher vivent paisiblement dans le Middle Bronx. Leurs finances leur permettraient de quitter cette misère pour côtoyer les buildings de Brooklyn ou Manhattan, mais allez savoir pourquoi, la famille semble s’être attachée à cet arrondissement que tous redoutent. Cinq générations de Fincher ont vu le jour dans le Bronx. Enquêteur de père en fils, une famille éprise de justice, rien n’a jamais réussi à les pousser hors de la ville. Pas même le mort de Cameron Fincher il y a dix ans, lors d’un règlement de compte entre gangs rivaux. La police n’a jamais su qui se trouvait exactement sur les lieux du crime. Le soir du drame, l’inspecteur Fincher n’était même pas censé se trouver là, mais voilà, il avait demandé l’intervention d’une équipe d’agents de terrain non loin d’ici et lorsque tout est partie en vrille, son équipe a accouru proposer son aide sans réfléchir. Une balle perdue en pleine poitrine et c’était terminé. Cameron Fincher laissait derrière lui sa femme, Eden Mila, brillante avocate & ses deux enfants, Camden et Camila. Deux gamins désormais orphelins d’un père qu’ils aimaient tant, qu’ils adulaient presque.

En grandissant, l’aîné, Camden, se mit en tête de rejoindre à son tour les forces de l’ordre. Besoin de perpétuer la tradition, de se rapprocher de son défunt père, de rendre fier sa mère ou de pouvoir se venger le plus discrètement possible ? Lui-même n’a jamais vraiment su. Mais à force de détermination et de travail acharné, il est parvenu à passer les concours pour entrer en école de police. Quelques années plus tard, le voilà enquêteur rattaché au quartier nord du Bronx. Ce n’est pas le quartier où il espérait bosser étant donné que son père a été abattu dans le sud, mais il a fini par comprendre que si certains étaient prêts à parler, il se trouvait finalement au bon endroit.

Des années d’enquêtes dans l’ombre, de soirées à chercher, à interroger illégalement, à maltraiter même. Rien n’arrête Camden. Pas même la loi. Il est prêt à tout pour parvenir à ses fins. Fermer les yeux sur la came cachée dans les poches d’un dealer pour avoir des réponses, se faire une prostituée pour obtenir un nom, menacer la famille d’un indic pour le pousser dans ses retranchements. La vengeance l’a aveuglé sans qu’il en ait conscience, cette haine l’a poussé dans un entre-deux dangereux. Chaque jour, il flirt un peu plus avec la ligne qui le sépare de ceux qu’il traque. Chaque descente où il en laisse quelques-uns filer en échange d’informations, chaque fois qu’il aide l’une de ses travailleuses du sexe ou qu’il ne confisque pas une arme. Puis finalement, à trente-deux ans, alors qu’il est devenu enquêteur depuis un an et demi, il commence à se demander s’il fait toujours partie des gentils. Mais est-ce que ça a vraiment du sens ? Ses années de recherche lui ont permis d’apprendre qui était vraiment son père, ses nombreux interrogatoires et ses oreilles qui traînent ont détruit l’image qu’il se faisait de son héro. On est naïf quand on est môme. Et puis en vieillissant, on découvre ce qu’est l’adultère, les partis de jeux, les échanges pas très légaux avec certains dealers... Et l’image du héro se brise pour garder celle d’un homme aux multiples secrets, et c’est tout un monde qui vole en éclats. Alors la réelle question n’est plus de savoir s’il fait toujours partie des gentils mais si tout ce qu’il a fait tout sa vie durant pour en arriver là en valait vraiment le coup ?